Le mouvement mécanique

Culture / Histoire de l'horlogerie

Le mouvement mécanique

14 janvier 2022

Les hommes ont toujours cherché à résoudre l’équation du temps pour le mesurer avec le plus de précision possible, s’adaptant aux évolutions techniques et aux possibilités qui en découlent, chaque époque a connu son instrument de mesure, allant des premiers calendriers aux dernières montres connectées, en passant par l’invention des pendules, chacun trouvant sa modernité grâce au temps qui les unis. De siècle en siècle, la mesure du temps s’est faite de plus en plus précise et de plus en plus innovante.

Dans cet article, il sera question de vous parler de l’origine et du fonctionnement des montres à mouvement mécanique.

Qu’est-ce qu’un mouvement mécanique ?

Par simple définition, une montre mécanique fonctionne sans pile et donc, sans électricité.

Dans des termes plus techniques, c’est la transmission d’une force motrice, par un train de rouage, à un élément de régulateur, transformant une rotation en une multitude de fraction permettant une grande durée de marche d’environ 30/40h entre deux remontages.

Apparu dans les années 60, le mouvement à quartz est aujourd’hui le plus populaire et le plus accessible dans sa majorité, cependant les montres mécaniques génèrent beaucoup de convoitise chez les amateurs et les collectionneurs mais aussi chez les grandes maisons horlogères, qui préservent la tradition en fabriquant encore de nombreux modèles.

Mouvements mécaniques

Chronologie

Avant de parler du fonctionnement mécanique, il est important d’en expliquer l’origine.

C’est au XVIe siècle que les premiers instruments horaires de poches apparaissent, succédant aux pendules et horloges, du fait de l’effervescence des serruriers, armuriers et orfèvres devenus artisans horlogers et à qui l’on doit de grandes innovations en terme de pièces horlogères.

Sous le règne de Louis XIV, les montres se font de plus en plus précises et de plus en plus plates, donnant naissance aux montres goussets, qui deviendront un peu plus tard des montres de poches.

Caroline Murat, reine de Naples et jeune sœur de Napoléon Bonaparte, est passionnée d’horlogerie et en collectionne de nombreuses horloges et pendules. Le 8 juin 1810, la célèbre maison Breguet reçoit une demande particulière de sa part, celle d’avoir une montre qui se porte au poignet. Breguet accepte cette demande innovante et mettra deux ans à la fabriquer. En 1812, la première montre-bracelet pour femme voit le jour.

Un siècle plus tard, en 1904, un aviateur traversant l’Atlantique nommé Alberto Santos-Dumont, demande à Louis Cartier de lui créer une montre qui se fixe au poignet pour éviter d’avoir à sortir sa montre de poche lors de ses vols, et ainsi, d’en lire l’heure plus facilement. C’est grâce à cette demande que la montre-bracelet va se populariser chez les hommes et ne cesser de se moderniser, lui valant un grand succès dès les années 20.

Comment une montre peut-elle fonctionner aussi longtemps sans pile ?

Dans un mouvement mécanique, le fonctionnement est assuré par un ressort, qui par la pression, va transmettre et réguler l’énergie nécessaire grâce à des assemblages précis que l’ont peut décomposer en cinq organes successifs, constituant le mouvement de la façon suivante :

  • Organe moteur : il est principalement composé du barillet qui engendre la force motrice destinée aux autres organes. Il assure le mouvement de rotation, en renvoyant l’énergie du ressort moteur, qui, lorsqu’il est remonté, se détend progressivement le temps de la réserve de marche de la montre.
  • Organe de transmission : celui-ci est principalement composé du rouage de transmission (appelé aussi rouage de finissage), il transmet la force motrice du barillet aux organes chargés de réguler le mouvement de rotation pour permettre l’affichage des heures.
  • Organe distributeur : les éléments principaux de cet organe sont la roue d’échappement et l’ancre, elles vont permettre de transformer la force de rotation reçue par le rouage en impulsions à l’organe régulateur. C’est un des organes les plus important, puisqu’il va compter l’énergie nécessaire pour entretenir les oscillations du balancier-spiral.
  • Organe régulateur : composé du balancier-spiral, cet organe est le cœur du mouvement, le balancier se contracte et effectue un mouvement de va et vient circulaire pour diviser le temps en unités égales. Lors de cette rotation, le spiral équilibre la force en se comprimant et en se détendant, on appelle cela une oscillation. L’énergie est régulée et transmise aux aiguilles.
  • Organe d’enregistrement : ce sont les aiguilles et le cadran qui indiquent l’heure et composent la minuterie, on y trouve l’aiguille des minutes, des secondes et des heures, chaque mesure possède sa propre vitesse grâce à un train de rouage spécifique que l’on appelle la minuterie, en général, dans le cadre de l’adoption du système sexagésimal, l’aiguille des heures doit tourner 12 fois moins vite que celle des minutes, permettant ainsi d’avoir une heure précise et régulière.
  • Mécanisme de remontage manuel et de mise à l’heure : deux mécanismes commandés par un seul bouton, permettant d’effectuer indépendamment : le remontage du mouvement (la couronne et la tige sont poussées) et la mise à l’heure des aiguilles (en tirant la couronne, puis en tournant la couronne à gauche ou à droite pour régler l’heure) pour les montres après 1880.
Décomposition avant (gauche) et arrière (droite) d’un mouvement mécanique à remontage manuel.

Quelle est la différence entre un remontage manuel et automatique ?

Il existe deux types de remontages sur les montres mécaniques, même si le mouvement reste le même, ici, il est juste question de la présence ou non d’un rotor.

Le remontage manuel tire son énergie du remontage manuel quotidien, nécessitant d’être minutieux et attentionné à la résistance lors du remontage avec la couronne de votre montre, qui, en allant au delà, risque d’en abîmer les mécanismes. Lorsqu’il y a une légère résistance, la montre est complètement remontée. Ce fonctionnement peut retarder ou avancer de quelques secondes voire minutes en raison de sa fragilité, donnant dans le temps moins de précisions. Les montres mécaniques à remontage manuel restent tout de même historiques et précieuses pour les amateurs de montres vintage, qui aiment ce rituel quotidien.

Le remontage automatique tire son énergie des mouvements du bras, où s’active une masse oscillante nommée rotor, permettant la recharge du ressort moteur. Du fait de cette pièce supplémentaire, les montres mécaniques à remontage automatique ont un boîtier généralement plus épais. Ce fonctionnement est très pratique par sa simplicité d’utilisation qui se rapproche de celle de la montre à quartz, tout en gardant le charme du mouvement mécanique.

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Simon BAIERLEIN

Simon BAIERLEIN

Il a rejoint l'entreprise familiale en 2015 pour apporter au quotidien un regard neuf sur la conception et le développement.


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